Commune de La Neuville Roy 
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 La Neuville-Roy Passé Présent
Petite balade historique dans la commune

On découvre les premières traces du village sous l'occupation romaine. Caves voûtées, puits à femmes, souterrains imaginaires ou réels semblent dater du 1er millénaire.

La Neuville-Roy était au moyen-âge une place fortifiée présentant tout l'aspect d'une ville. Dès le règne de Philippe-Auguste, sa position sur les frontières nord de Picardie et sa proximité d’une vallée en fit un point militaire important, aussi fut-elle au nombre des places-fortes dont le roi ordonna la réparation vers 1190 avant de partir pour la Terre sainte.  Comme rempart, elle avait un mur d'enceinte épais d'un mètre au moins et garni de meurtrières bordé d'un large fossé. On y entrait par trois portes appelées porte de Paris, de Clermont, d'Enfer ou d'Amiens.

Vers le XIème siècle commence un mouvement d'émancipation urbaine qui a trouvé en Picardie son terrain d'élection.

Certaines villes : Abbeville, Amiens, St Quentin, Noyon, Laon ... mais aussi des villages regroupés en ligue obtiennent une charte de commune. Celle-ci est un document établissant les règles et les droits respectifs du seigneur et des bourgeois, permettant ainsi à la vie économique de se développer.  Ces chartes s'appellent également "instruments de paix". Les habitants sont regroupés en commune (ligue jurée) qui fait face au seigneur. Unis par serment les membres de la commune se doivent mutuellement aide, conseil et défense. Ceux qui dérogent à ces règles encourent des sanctions très graves : banissement ou destruction des maisons.

Philippe-Auguste était très favorable à ces communes dont il demandait une aide militaire et financière. Cette politique était destinée à renforcer la présence royale dans une région qui venait d'être annexée.

Par lettres données à Compiègne en 1200, Philippe-Auguste accorda aux habitants une charte de commune semblable à celle dont jouissaient les habitants de Senlis. Le roi se réserva la maison, c’est à dire le château-fort qu’il avait fait construire dans la ville. La ferme de La Neuville (propriété privée), connue aussi sous le nom de citadelle ou de fort est l'ancienne maison royale.

Les communes étaient tenues de payer cent livres parisis tous les ans au receveur du Vermandois. Le paiement de cette redevance donna lieu par la suite à quelques difficultés.

Philippe Le Bel ayant eu besoin de subsides supplémentaires lors de son avènement, plusieurs communes dont La Neuville-Roy  se prétendirent exemptées par leur titre de cette contribution extraordinaire, en raison de l’impôt annuel  auquel elles étaient déjà soumises. La charte de La Neuville fut examinée par le Parlement lors de la Toussaint 1285 qui jugea que la commune était sans droit à l’exemption réclamée.

Dans le siècle suivant, La Neuville fut plusieurs fois ravagée par les ennemis. Les malheurs de la guerre firent que sa population fut réduite à 30 feux au lieu des 300 existants préalablement.

Les habitants accablés de misère, ne pouvant plus payer la redevance demandèrent que la commune leur fut ôtée. Charles V fit droit à leur sollicitation, il abolit la contribution en même temps que la charte. Il remplaça cette dernière par l’établissement d’une prévôté royale. Cette institution fut purement nominative. C’était les officiers de la prévôté de Montdidier qui venaient remplir les mêmes fonctions à La Neuville. Les deux établissement furent réunis en un seul au début du XIIIème siècle.

La ville fut prise et reprise plusieurs fois au XIVème siècle. Au début du XVème siècle, les anglais s’emparèrent de La Neuville. Leur capitaine, aidé par une troupe de soldats bourguignons attaquèrent le château de Creil, enlevant lors d’une sortie Jacques de Chabannes qui en était le gouverneur. Ils emmenèrent immédiatement ce dernier dans la forteresse de La Neuville-Roy. Il fut rapidement échangé contre Georges de Croix que les français avaient fait prisonnier lors de la même bataille. Les anglais occupèrent la forteresse jusqu’en 1450, date à laquelle ils la rendirent sans coup férir à Charles XII suite à la prise de Compiègne.

Les murailles étaient fort endonmmagées, le roi ordonna par sa lettre de 10 Avril 1431 qu’elles fussent démolies, ainsi que celles de Chepoix, Bulles, Nointel et Longueil Ste Marie. On retrouve des traces de ces fortifications dont des pans furent vendus aux riverains en 1756. L'ancienne maison royale ou ferme de La Neuville était retranchée par un mur crénelé large de 4 mètres. On voit encore à côté de la ferme l'ancien donjon hexagonal dont la ruine s'élève à 13 mètres environ de hauteur. Celui-ci était une tour héxagonale en maçonnerie très solide, revêtue de briques soutenue à chaque angle par de larges contreforts. Le tout était entouré par un fossé particulier puis par le fossé général de la ville. On disait : " que le château était beau et moult fortifié".

On assure qu'un souterrain partant du donjon débouchait à l'endroit de l'actuel cimetière et qu'un autre allait jusqu'au château de Pronleroy.

La seigneurie fut vendue par la couronne au début du XVIème siècle au sieur Thomas de Turquem avec faculté de rachat perpétuel. Elle appartint au siècle suivant à la maison de Soyencourt. Maximilien Antoine de Bellefontaine, marquis de Soyencourt, comte de Tilloloy et de Roye, grand veneur de France ajouta à ses autres titres en 1636, celui de baron de La Neuville. En 1426, la baronnie étant dévolue en partage au marquis de Feuquières, l’un de ses descendants, le village releva désormais du comte de Clermont.

Dans le courant de l’année 1636, le bourg fut pillé et l’église brûlée par les troupes espagnoles sous le commandement de Jean de WERTH.

Parcourons notre village le nez en l'air pour découvrir quelques morceaux d'histoire.

Dans l'ancienne rue d'Enfer, qui porte maintenant le nom Fernand Pennellier, maire au long mandat (1908-1942). Au n°330, cette petite maison aurait été bâtie avec les pierres de la Porte d'Enfer démolie à la fin du XIX ème siècle faisait face au n°333 où était le passage du fossé du Tour de Ville et la fameuse Porte d'Enfer à l'entrée du village. Au n°192, la date de 1753 apparaît sur les tirants sous pignons. Au n°126, cette ferme disposant d'une grande grange au fond de la cour, où l'on pire 1481 ou 1841, aurait une cave profonde qui servit d'abri aux habitants pendant la 1ère guerre mondiale. Au n°46, une pharmacie de 1ère classe,  Rançon, a bel et bien disparu emportant avec elle potions, sirops et préparations savantes.
En poursuivant plus au sud, on arrive dans la rue de Paris qui portait autrefois le nom de rue de Clermont. C'est au n°60 qu'apparaît la Maison Boige, magasin de «nouveautés, confections et vêtements sur mesure» fondée en 1804. En face, l'ancien et superbe grenier à sel de 1753 s'est habillé d'une devanture à la croix verte et côtoie une charmante maison les "Iris" décorée de faïence à fleurs.

Empruntons la route de Gournay ou de Moyenneville, baptisée rue de la Libération. Sur la gauche, un ancien puits au mécanisme désuet, juste en face, on peut y voir accroché au mur d'une ferme, un intrigant outil qui servait à déchaumer les maisons en feu.
Au n°142, oeuvrait en 1906 l'artisan marbrier Tistant qu'on peut voir en tablier sur l'ancienne carte postale où l'on aperçoit également, la boutique d'un tailleur derrière le calvaire.

En continuant vers le cimetière vous emprunterez un chemin de terre engazonné, celui de la voie ferrée du "Tortillard" qui domine la plaine et si vous partez dans l'autre sens, vers le stade, vous ne manquerez pas d'apercevoir notre ancienne gare.

Reprenons maintenant cette fameuse rue Pennellier. Partons à l'angle de la rue du Jardin Brûlé où une plaque commémore le Dr Lachelin médecin de 1935 à 1977.

Au n°479 un cordonnier - 447 une ferme - 427 un marchand de cycles - 419 un ferblantier chargé du service d'éclairage des rues et du remplissage des lampes à pétrole - 403 un peintre en voitures hippomobiles, peinture et décoration sur boîtes à horloges comtoises - 399 une boulangerie coopérative transformée en agence Citroën - 396 la maison du notaire Bigot puis de F. Pennelier - 364 le docteur Lafargue - 340 un café billard et charbon avec salle de danse et de concerts -353 un peintre en bâtiment - 239 et 333 une épicerie, mercerie et buvette puis un électricien au 239 - 313 et 303 un mécanicien en machines agricoles disposant d'un puits intarissable... - 280 un artisan menuisier - 266 un photographe - 260 L'épicerie «Les économiques» - 233 un bourrelier, tapissier - 219 et 213 un boucher - 192 un docteur - 131 un horloger -126 une ferme avec étables et bergerie - 75 peinture et vitrerie «Barrier» fondée en 1882 - 55 une petite ferme - 46 une pharmacie.

Que d'activités sur quelque 400 mètres ! Saviez-vous qu'on numérote actuellement les maisons en fonction de la distance au début de la rue, ce qui permet aux pompiers de connaître la longueur des tuyaux nécessaire depuis les bornes d'incendie.

Enfin, n'oublions pas l'église Saint-Médard, propriété de la commune de La Neuville-Roy qui est grande et assez remarquable. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis le 14 septembre 1949. Elle a trente mètres de longueur et une hauteur proportionnée. La nef du XIVème siècle dont la voûte en bois rappelle la coque d'un navire. est la partie la plus ancienne. Suite à l'incendie de 1636, on y a ajouté des lambris et des bas-côtés séparés par des piliers de bois. Elle a été rénovée au XVIIème. Le choeur, plus élevé que la nef, date du XVIème siècle. Il est percé de 5 longues croisées dont chacune comprend deux ogives à tête arrondie. Leur voûte est à nervures et à pendentifs. Le clocher, placé à côté du choeur, est un cibe imposant à contreforts saillants. Le magnifique portail a été reconstruit dans la seconde partie du XVIII ème siècle.

 Au fronton, on peux lire une inscription pour le moins étrange :

"Soyez saisis d'effroi à l'entrée de mon sanctuaire"

Bonne promenade !

 

Article publié le 13 Mai 2008, vu 11468 fois.
 
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